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Sur une photo, je me regarde dans son ventre.
À ses côtés, mon père porte dans ses bras ma sœur, de deux ans mon aînée.
Elle prépare le pain.[1] Ses mains donnent à la pâte la forme voulue.
De temps à autre, elle ajoute une petite branche de bois dans le four fait de terre, en forme de bol renversé avec une ouverture devant pour allumer le feu et introduire le pain à faire cuire, puis une ouverture au milieu pour dégager la fumée.
Par moments, la flamme éclaire ses yeux.[2]
Autrefois, pendant un temps, elle ne savait plus regarder la lumière et son cœur voyait mal.[3]
Les feuilles se sont étiolées. Les branches se sont affaiblies. L’arbre était à l’agonie.
Mais il y avait encore la sève.
Louange à Allah.
Des saisons se sont consumées. Du temps a succédé au temps. Des récoltes à d’autres récoltes.
Et lorsque la sève demeure, les feuilles renaissent, les branches se revitalisent et l’arbre, irrigué, renforce ses racines et s’élève dans les cieux.
Je la regarde.
Les étoiles qui embellissent le ciel sont dans ses yeux[4]
Ai-je su voir le Paradis sous ses pieds ?
BOUAZZA
À ses côtés, mon père porte dans ses bras ma sœur, de deux ans mon aînée.
Elle prépare le pain.[1] Ses mains donnent à la pâte la forme voulue.
De temps à autre, elle ajoute une petite branche de bois dans le four fait de terre, en forme de bol renversé avec une ouverture devant pour allumer le feu et introduire le pain à faire cuire, puis une ouverture au milieu pour dégager la fumée.
Par moments, la flamme éclaire ses yeux.[2]
Autrefois, pendant un temps, elle ne savait plus regarder la lumière et son cœur voyait mal.[3]
Les feuilles se sont étiolées. Les branches se sont affaiblies. L’arbre était à l’agonie.
Mais il y avait encore la sève.
Louange à Allah.
Des saisons se sont consumées. Du temps a succédé au temps. Des récoltes à d’autres récoltes.
Et lorsque la sève demeure, les feuilles renaissent, les branches se revitalisent et l’arbre, irrigué, renforce ses racines et s’élève dans les cieux.
Je la regarde.
Les étoiles qui embellissent le ciel sont dans ses yeux[4]
Ai-je su voir le Paradis sous ses pieds ?
BOUAZZA
[1] Je devais avoir trois ans lorsque mes parents se sont séparés. Ayant décidé de divorcer, mon père a empêché ma mère de garder les enfants. Après une période chez ses parents, elle a épousé son cousin et a eu avec lui d’autres enfants. Adolescent, je suis allé chez eux pour la première fois.
Aujourd’hui, ma mère n’est plus de ce monde. Mon père non plus.
[2] Qui caressent toujours mon cœur.
[3] Jeune mère divorcée et privée de ses enfants.
[4] Texte daté de 1992.
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