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La nuit a connu des débordements de protestation, [1]ou, comme disent des commentateurs et tateuses, des violences barbares.
Un «contact» avec des «forces de l’ordre» s’est traduit, encore une fois, par la fin ici-bas de l’existence d’enfants. Et encore une fois, les parents auxquels ces enfants ont été arrachés, sont sommés de se désolidariser, et d’admettre que les «émeutiers», «les sauvageons et la racaille de banlieue», sont une «insulte à la République» ! Une «atteinte à la Civilisation» !
Des médias assènent cette «vérité» pour renforcer les «Droits de l’Homme», comme aiment à claironner certains ze certaines.
Des journalistes, «libres et indépendants», défenseurs de «la liberté d’expression» appuient ce mythe, et se présentent comme des «serviteurs de l’objectivité», passant sous silence le fait qu’ils sont salariés de propriétaires de médias dont ils exécutent les orientations néfastes.
Les arrières grands-parents des enfants qui ont quitté l’existence ici-bas, étaient installés, autrefois jadis, de l’autre côté de la mer Méditerranée, albahr alabyad almoutawassite, la mer blanche intermédiaire. Dans un bled[2] colonisé.
Le colonialisme, l’impérialisme ont modifié les modes d’existence ici-bas des populations des territoires occupés, les modes d’existence ici-bas des arrières grands-parents, des grands-parents, des parents, des enfants.
Massacres. Crimes. Carnages. Pillages. Tortures. Viols. Transplantations.[3]
Avec «l’indépendance dans l’interdépendance», les parents des enfants qui ont quitté l’existence ici-bas, se sont trouvés en «métropole».
Transplantations. Exploitation. Haine. Mépris. Humiliations.
Mais dans tous les cas, la Résistance demeure.
La Résistance.
Savez-vous ce qu’est la Résistance ?
Et qui vous dira jamais ce qu’est la Résistance ?
L’Histoire des enfants qui ont quitté l’existence ici-bas n’a pas commencé et ne finit pas en France.
Le matin se lève au rythme qui lui est fixé. Un arc-en-ciel caresse des mères qui n’oublient pas que le Paradis est sous leurs pieds.
Les personnes qui arrivent se dirigent vers les corps des enfants déposés pour une prière avant l’enterrement.
Silence.
« [...] un homme se leva. [...]. Et il chanta.
Ce qu’il chanta n’avait aucune importance. Ce n’étaient pas des mots, un sens, ni même un symbole qui nous faisaient vibrer, hommes, femmes et enfants qui étions là et qui avions oublié pourquoi nous étions là à l’instant même où il avait ouvert la bouche.
C’était l’incantatoire, c’était la fin de nos maux et de nos pauvres petits problèmes, la nostalgie douloureuse et sereine à la fois de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles et athées, de par la Toute-Miséricorde de Dieu. C’était cela qu’il y avait dans la voix de cet homme qui chantait. [...]. Quand il arrivait à la fin d’un verset, il marquait une pause – et cela était ainsi : une explosion de ferveur. Et, tant qu’il chantait, c’était ainsi : un désert où un homme chantait sa foi. Et la voix modulait, montait, changeait de registre, devenait tragique, devenait un élan, puis tombait sur nos têtes comme un vol de mouette, légère et paisible, presque un souffle. [...]. La paix, la vérité de toujours étaient en lui, dans sa voix – alors que tout croulait autour de lui et sur les continents. »[4]
1 commentaire:
Que dire de plus ? Nous sommes tous là pour un "certain temps"...Certains zecertaines peuvent bien jacasser, falsifier, souiller, ils souspèseront bien après un "certain temps" le poids de tout ça...Et ce Jour là, leurs visages seront "couleur de poussière"...D'autres, peut être "sauvageons", seront confiants et sereins...Cette Promesse suffit à la fois à nous rendre sereins et angoissés...
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