En Afrique, la merde gicle et dégouline de partout. Nauséabonde.
L’esclavage a fait des ravages.
Les crimes colonialistes n’ont rien épargné.
L’impérialo-sionisme continue d’alimenter, d’entretenir et de répandre les ordures, la pourriture, la puanteur, les ténèbres.
Les systèmes mis en place par les employeurs des pays dominants, contribuent à faire de ce continent une décharge d’immondices dans tous les domaines.
Des esclaves d’Afrique aux États-Unis d’Amérique ─ où la colonisation de peuplement menée par l’Europe s’est traduite, entre autres, par l’extermination des Indiens ─ rêvaient de retourner en Afrique.
Au XIXème siècle, à partir de 1821, une société américaine a commencé à organiser l’installation au Liberia de certains de ces esclaves « affranchis ».
Cette société estimait « que le meilleur moyen de réparer les préjudices causés aux esclaves était de les renvoyer sur leurs terres ancestrales d’Afrique. »[1]
Ainsi, des navires américains ont débarqué des groupes d’esclaves, descendants d’Africains enlevés et vendus sur les marchés d’esclaves.
« Ils ont été livrés à eux-mêmes, à leur propre sort. Comment vont-ils se comporter ? Que vont-ils faire ?
Ces Américano-Libériens ont l’expérience d’un seul type de société : l’esclavage en vigueur alors dans les États du Sud de l’Amérique. Aussi, dès leur arrivée, la première chose qu’ils font, c’est de recréer une société similaire. À la différence que désormais ce sont eux, les esclaves d’hier, qui seront les maîtres et que les nouveaux esclaves seront les communautés indigènes qu’ils conquièrent et dominent.
Le Liberia, c’est la prolongation de l’esclavagisme par des esclaves qui refusent de détruire un système injuste et s’emploient à le maintenir, le développer et l’exploiter dans leur propre intérêt. »[2]
Lorsque la « République du Liberia » a été proclamée en 1947, ces individus qui allaient s’accaparer du pays, représentaient moins de un pour cent des populations.
Ils se sont déclarés citoyens en interdisant ce statut aux autres, considérés comme « hommes de tribus »[3] sauvages.
« Bien avant que les Afrikaners blancs n’instaurent l’apartheid comme système de ségrégation et de domination en Afrique du Sud, les nouveaux maîtres du Liberia, descendants d’esclaves noirs, inventent et expérimentent ce système dès la seconde moitié du XIX ème siècle. »[4]
Le 12 avril 1980, William Tolbert, le tueur« président » du merdier dit « Liberia » a été exécuté dans son sommeil par Samuel Doe et une poignée de ses collègues, soldats de la puanteur.
Ce fut « une révolution sanglante, cruelle et caricaturale des masses opprimées et à moitié asservies de la jungle africaine contre leurs maîtres honnis, les descendants d’esclaves des plantations américaines. C’est donc en quelque sorte un coup d’État dans un univers d’esclaves : les esclaves d’aujourd’hui s’insurgent contre les esclaves d’hier qui les ont asservis. […].
Ainsi, des mains des Américano-Libériens riches, bien enracinés, mondains et qui entre-temps ont réussi à fuir le pays, le pouvoir passe dans celle d’une misérable tribu[5] de la jungle, analphabète et effarouchée par son nouveau statut. »[6]
Dix ans après, Samuel Doe a été arrêté, supplicié atrocement, mutilé et achevé par les tueurs[7] à la solde de Prince Johnson, lui-même employé par la finance internationale, qui employait aussi Charles Taylor, en application de « la bonne vieille méthode » : diviser pour régner. C’est le dernier qui sera installé sur le fauteuil des criminels du « tiers-monde », dits « présidents », « rois » ou autres, avant d’être remplacé et poursuivi devant la C.P.I. (la Cour Pénale Internationale) qui siège en Europe[8], pour « crimes de guerre » et diverses « violations des droits de l’homme », par le cartel des criminels en chef, de l’impérialo-sionisme, toujours à l’œuvre.
L’Afrique continue de baigner dans la merde.
Ce qui a été appelé « la fin de l’apartheid » en Afrique du Sud, « l’indépendance dans l’interdépendance » ou « la révolution » dans les autres parties, n’a pas débarrassé les Indigènes des massacres, des carnages, des destructions, des pillages, des génocides, des déportations, des enfermements, des viols, des tortures, des haines, des humiliations, des corruptions, des débauches, des horreurs et autres crimes.
Mais toutes les épreuves n’ont pas fait, ne font pas et ne feront pas disparaître la Résistance qui a continué, continue et continuera au-delà du temps et de l’espace.
Les Indigènes feront face, encore et encore aux attaques de toutes sortes. La Résistance en Afrique, en Palestine, en Iraq, en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, et dans divers territoires de tous les continents, ne s’arrêtera pas.
Les crimes, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, n’élimineront jamais les croyants et les croyantes.
BOUAZZA
[1] Ryszard Kapuściński, Ébène. Aventures africaines, Paris, Éditions Plon, 2000, p. 274.
[2] Ryszard Kapuściński, op.cit, p. 275.
[3] Tribsmen.
[4] Ryszard Kapuściński, ibid, p. 277.
[5] Les Krahns.
[6] Ryszard Kapuściński, ibid, p.281 et 283.
[7] Les enfants aussi sont enrôlés.
[8] À la Haye aux Pays-Bas.