jeudi 30 avril 2009

PANDÉMIE



Des « travailleuses du sexe », des putes, manifestent pour la « défense du droit au travail ».
D’autres « femmes », parfois épouses, mères, grand-mères, « majeures et vaccinées », s’adonnent au « sexe sans frontières », mais ne se considèrent pas comme putes parce qu’elles le font gratuitement, pour le triomphe de la « liberté sexuelle ». Elles apportent leur « soutien moral » aux « travailleuses du sexe », dans le cadre de la « libération de la femme ». Les fornicateurs, les proxénètes, les gigolos et autres débauchés cautionnent, bien entendu, tout cela.
Le soir aux « informations », le « journaliste » ne pouvait pas trop s’étendre sur ces « travailleuses », car il devait consacrer la majeure partie du journal télévisé à lire ce qui avait trait aux risques de « pandémie ».
La grippe aviaire[1] et autres[2] menacent. L’épidémie se profile à l’horizon. Le virus sème la peur de la mort. Mais rassurez-vous, les « pouvoirs publics » veillent. Vous serez protégés. Sauvés quoi qu’il en coûte.
Quels que soient les noms donnés à leurs activités et quels que soient les discours utilisés à travers le temps et l’espace, les imposteurs seront toujours des imposteurs.
Avec la problématique de la « pandémie », ils se drapent, encore une fois, dans la parure du « bien des populations », parlent de « droits », de « solidarités », de « partages », de « dignités » et veulent, encore une fois, par des mots trahis, dépouillés, brouillés, souillés, faire croire qu’ils se préoccupent du « sort de l’humanité ».
Ces imposteurs propagent partout, et depuis longtemps, les germes de la contamination. Les populations sont, depuis longtemps, assaillies, cernées, encerclées par la perversion, l’avilissement, l’abjection, la corruption, la pourriture, la putréfaction.
Ces imposteurs recourent, depuis longtemps, à tous les crimes, aux pillages, aux viols, aux tortures, aux humiliations, aux massacres, aux carnages, aux destructions et autres.
Ces imposteurs perpétuent, depuis longtemps, des pratiques esclavagistes, colonialistes et répandent les horreurs impérialo-sionistes.
Ces imposteurs sont, depuis longtemps, le virus des ténèbres qui ne cesse d’étendre ses ravages.
Mais la Résistance demeure.
Les croyants et les croyantes avancent, à travers les épreuves, avec la Lumière d’Allah.
Ils savent qui ils sont. Ils savent d’où ils viennent. Ils savent où ils vont.
Depuis toujours.
La voix d’un homme retentit.
«Ce qu’il chanta [...] c’était la fin de nos maux et de nos pauvres petits problèmes, la nostalgie douloureuse et sereine à la fois de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles et athées, de par la Toute Miséricorde de Dieu. C’était cela qu’il y avait dans la voix de cet homme qui chantait. [...]. Quand il arrivait à la fin d’un verset, il marquait une pause –et cela était ainsi : une explosion de ferveur. Et, tant qu’il chantait, c’était ainsi : un désert où un homme chantait sa foi. Et la voix modulait, montait, changeait de registre, devenait tragique, devenait un élan, puis tombait sur nos têtes comme un vol de mouette, légère et paisible, presque un souffle. [...]. La paix, la vérité de toujours étaient en lui, dans sa voix – alors que tout croulait autour de lui et sur les continents.»[3]


BOUAZZA



[1] H5N1.
[2] A/H1N1 par exemple.
[3] Driss Chraïbi, succession ouverte, Paris, Denoël, 1962, p. 78, 79, 80.

samedi 25 avril 2009

NOURRITURE


Le logement qu’il occupe est à quelques kilomètres de la maison. Une heure de marche.
J’y suis depuis quelques jours, laissant sa mère à son chantier. Des travaux que je n’entreprends plus.
À un repas, il a préparé un plat que nous apprécions : des macaronis.[1]
Son frère, mon deuxième fils, sait les préparer aussi.
Mais notre meilleure nourriture[2] est la Foi.
Depuis Adame[3] et Hawwa,[4] des êtres en transmettent les saveurs.



BOUAZZA

[1] Lmaqarounia (le « r » roulé).
[2] La meilleure nourriture est la piété.
[3] Adam, bénédiction et paix sur lui.
[4] Ève, qu’Allah l’agrée.

lundi 13 avril 2009

RICHESSE



Des trésors resplendissent.
Tulipes rouges et jaunes.
Fleurs de pommier et de poirier.
Un jeune néflier s’affirme.
Des pousses apparaissent.
Couleurs multiples.
Des galets emmagasinent la lumière.
Un moineau se désaltère et observe.
Gloire à Allah.


BOUAZZA

vendredi 10 avril 2009

CONFIANCE




Un texte législatif interdit en France aux musulmanes[1] de porter un foulard dans les établissements scolaires ou dans les services publics.
Avant ce texte, des musulmanes ont été interdites de scolarité pour port de foulard.[2] À l’époque, de manière très synchronisée, comme à chaque fois qu’il s’agit de s’attaquer à l’Islam, les « médias », les « politiques » et autres, avec des moyens colossaux, ont alimenté un déchaînement hystérique « pour se défendre contre le danger. »
« Dans le pays des droits de l’Homme et du citoyen, dans le temple de la démocratie, de la liberté de conscience et de la tolérance, dans l’État de la culture moderne, des personnes se permettent de violer des acquis sacrés et imposent aux femmes de porter le foulard[3] de l’islam. La France ne saurait accepter cette terrifiante menace contre la laïcité et la civilisation judéo-chrétienne. Si nous ne réagissons pas, c’est Munich. Le recul face à Hitler. La victoire des ténèbres. Il faut combattre les adeptes de l’arriération pour sauver les victimes de l’islam. Rejeter ce foulard en ce qu’il est moins le signe d’une foi que d’une aliénation.[4] Le jeans remportera la victoire contre le foulard. »[5]
Des « intellectuels, des artistes, des écrivains » et autres ont lancé des appels angoissés pour s’opposer par tous les moyens à la barbarie.
Hier, les parfums et les couleurs des foulards des musulmanes ont embaumé un temps et un espace Autres. Il en est ainsi aujourd’hui. Il en sera ainsi demain.


BOUAZZA


[1] Mouslimaate.
[2] Parmi celles qui s’opposent au port du foulard par les musulmanes, certaines, dont l’habillement est dicté par d’autres considérations, se roulent des pelles et se tripotent en public, s’envoient en l’air partout, se livrent à toutes sortes d’enculeries et multiplient les explorations anatomiques. Très ouvertes au sexe « sans frontières », elles tiennent à rappeler qu’elles sont très attachées au « droit à l’émancipation et à la libération ».
[3]Le tchador, le voile…
[4] Déclaration de Michel Rocard, premier ministre du président François Mitterrand. Tous deux, hommes de gauche. Vous vous rappelez ? La gauche qui a changé la vie !
[5] Ce qui est repris ici a été dit, écrit et largement diffusé. Comme tout le monde le sait, lorsqu’il est question d’agressions contre l’Islam, les agresseurs ne manquent pas d’imagination. Depuis toujours.
Avez-vous une mémoire pour vous souvenir que l’Irak avait des armes nucléaires, des armes de destruction massive, la quatrième armée du monde capable de détruire les pays les plus puissants ?
« Heureusement » pour vous, l’impérialo-sionisme veille. Comme il le fait en Palestine occupée depuis belle lurette, en Afghanistan et bientôt en Iran dont la future bombe atomique menace gravement le monde. L’impérialo-sionisme, avec beaucoup de cœur, gère pour vous, à l’échelle planétaire, « l’indépendance dans l’interdépendance ». Vous pouvez continuer à dormir en paix, peace, pace, shalom, salam…

samedi 4 avril 2009

EN BABOUCHES ON NE PEUT PAS AVANCER



1933. Les généraux Catroux, Giraud et Huré, avec des dizaines de milliers d’hommes parmi lesquels des Sénégalais, des Maghrébins et autres, enrôlés dans les troupes colonialistes de la France, veulent mettre fin à la Résistance des Ayte ‘Atta,[1] au Maroc.[2]
C’est l’hiver. Dans le Sud, la chaîne montagneuse dite du Haut Atlas se soude au socle Saharien. Le jbl[3] Sarhro (Saghro) domine le sillon du Dads[4] et aide les Ayte ‘Atta à mieux tenir. La cuvette de Bou-Gafr,[5] qui constitue une partie du Sarhro, sert de forteresse à ‘Assou Oubaslam et à ses compagnons, des hommes, des femmes, des enfants déterminés à défendre ce qu’ils ne veulent pas abandonner.
Le paysage est vertigineux. La volonté ferme. La flamme ardente. La Foi inébranlable.
Les troupes colonialistes de la République ne comprennent pas comment une telle Résistance est possible. Des soldats sont saisis d’effroi face aux pertes de plus en plus nombreuses en vies humaines.
Une accalmie.
Un officier colonialiste est en train d’agoniser. Il se revoit écoutant des exposés, lisant des rapports, des articles, des bouquins ou bavardant avec des collègues :
« Ici, la volonté d’isolement des populations ne peut plus durer. Nous devons imposer le renouvellement. Ces indigènes doivent se mettre à l’heure de notre logique. La République se doit d’anéantir leur xénophobie. Nous apportons nos règles et notre grandeur pour sauver ces masses incultes. Nous sommes des pacifistes, parce que nous sommes ici pour pacifier cette terre. Nous devons pénétrer ces indigènes profondément. Avec finesse et psychologie. La République doit leur apprendre à moderniser leur économie et leurs sentiments. Avant nous, elles n’avaient rien. Avec nous, elles auront tout. La République a la charge d’éveiller les consciences. Nous allons assurer leur intégration dans notre univers. Leur assimilation. Nous devons développer cette terre et faire de ces indigènes des salariés reconnaissants. Il suffit de bien les étudier pour obtenir d’eux le meilleur rendement. En héritiers des légions Romaines, nous forcerons l’admiration. Nous devons partout, et par tous les moyens, imprimer les marques de notre pensée régénératrice. Le sang qui coule fertilise cette terre et rend féconde notre action qui a toujours entraîné l’enthousiasme. Nous sommes les missionnaires du droit international et de la civilisation universelle. Nous combattons des assassins et des barbares. La valeur de nos combattants, notre aide humanitaire, notre service médico-social sont exemplaires.
La colonisation ne se fait pas avec des pucelles et des rosiers. Notre mode de colonisation et notre domination ne sont égalés nulle part. Ils sont la preuve de notre génie. Cette terre est une réserve pour la métropole. Les indigènes ont besoin des maîtres que nous sommes. C’est pour leur bien que nous faisons ce que nous faisons. Il faut que les indigènes rentrent dans l’Histoire. Il faut qu’ils se soumettent à République. Nos intérêts sont des droits. Nous résister est un crime, il faut donc être sans pitié pour les criminels, les éliminer tous s’il le faut, pour que notre loi soit répandue. Rien ne doit freiner notre marche. La République doit imposer le respect. L’Etat doit mettre fin au délire des fanatiques sauvages. C’est une action qui a commencé depuis longtemps. En jllaba,[6] on ne peut pas penser. En babouches,[7] on ne peut pas avancer. »
L’officier colonialiste perd beaucoup de sang. Il fait un effort désespéré, parvient à sortir deux photos de sa poche. Sur l’une, il est avec sa jeune épouse, le jour du mariage, devant un édifice sur lequel apparaissent trois mot : Liberté-Egalité-Fraternité. L’autre photo est celle de deux enfants. Les siens. Il la pose sur sa bouche et rend le dernier soupir de son existence ici-bas.
Le jour n’est pas encore levé. Dans une grotte, quelques personnes et un chien dorment paisiblement. Dans une grotte voisine, des femmes donnent le sein aux bébés. D’autres femmes et des hommes prient.
L’accalmie est de courte durée.
Les combats reprennent. Les forces du colonialisme procèdent à des bombardements ininterrompus. Des éléments parmi les troupes de l’invasion semblent épuisés, saturés et effrayés devant la Résistance de ces populations qui paraissent se dissoudre dans l’espace et qui ont du temps une notion Autre.
Les bombardements font rage. Pendant presque deux mois. Sans répit. Jour et nuit.
Un matin, ‘Assou Oubaslam, tenant une fille dans ses bras et la couvrant d’une partie de son slham,[8] décide avec le reste des enfants, des femmes et des hommes de quitter la montagne.
Un nuage voile la clarté du jour. Ce nuage n’est pas dans le ciel, mais dans les yeux de ‘Assou Oubaslam. Des yeux qu’il n’a pas voulu empêcher de se remplir de larmes.



BOUAZZA


[1] Aït ‘Atta.
[2] Maghrib.
[3] Jbel, jabal : Montagne.
[4] Dadès.
[5] Bou-Gafer.
[6] Djellaba. Habit long à capuchon, en laine ou autres, porté par les indigènes au Mghrib, ou ailleurs.
[7] Blgha. Chaussure plate, généralement en cuir, ouverte derrière, portée par les indigènes au Mghrib, ou ailleurs.
[8] Brnous, Burnous. Cape à capuchon, généralement en laine, portée par les indigènes au Mghrib, ou ailleurs.