mercredi 30 juillet 2008

MÊLÉE.




L’humanité véhicule des discours divers et des pratiques différentes.
Les croyants et les croyantes ne sont pas sur la rive. Ils sont au milieu des vagues.
Dans le mouvement.
Parmi la multitude.
Ils agissent et témoignent dans le monde ici-bas comme s’ils vont y vivre éternellement, et se préparent à l’au-delà comme s’ils vont le rejoindre le lendemain.
Ils se soucient d’ici et du là-bas.
Processus chargé d’épreuves.
Épreuves qu’ils traversent avec le soutien du Créateur.



BOUAZZA

lundi 28 juillet 2008

INNA LILLAH WA INNA ILAYHI RAJIٰOUNE.





– «Allô, qu’ALLAH te donne l’endurance[1] mon frère. Notre mère a eu une attaque cérébrale.»
À l’autre bout du fil, de l’autre côté de la mer méditerranée,[2] au Maroc,[3] une de mes sœurs continuait de parler.
C’était le samedi 28 juin 2008.[4]
La parole de ma sœur continuait d’arriver et mes larmes coulaient.
Qu’étaient ces larmes ?
«Des paroles de la pensée, comme la rosée après une nuit noire : l’ultime de ce qu’un homme a pu ressentir et penser et que sa plume n’a pas pu traduire en mots ?»[5]
La Mère.
Savez-vous ce qu’est la Mère ?
Et qui vous dira jamais ce qu’est la Mère ?
Lorsque j’ai quitté le Maroc pour poursuivre des études universitaires en France, je ne pensais pas que j’allais revenir dans ce pays pour m’y installer.
Des images défilaient.
Mon deuxième fils a écrit[6] un jour concernant mon arrivée en France :
«À peine vingt ans[7]. Je t’imagine fier, enthousiaste, passionné, rebelle, orateur, excessif, meneur, révolté, bouleversant, rêveur, bouleversé, vivant tout simplement...La vie t’a élevé et tu lui ressembles...Tu es plein de certitudes et tu veux révolutionner le monde...Un idéaliste, voilà ce que tu es...Un idéaliste, voilà ce que tu resteras...»
Tenant compte du temps qui s’est écoulé, il a continué dans le même texte :
«À la fois d’ici, mais aussi de là-bas...Traditionnel et moderne...Futuriste et archaïque...Délirant et sérieux...Drôle et sévère...Angoissé et détendu...Tendre et implacable...La liste pourrait se poursuivre, mais ne permettrait pas de saisir tous les paradoxes du personnage !»
Il aurait pu ajouter qu’au fond de moi, je suis resté un enfant qui a besoin de sa mère. Quelqu’un qui pense que les battements du cœur de l’enfant béni, sont ceux du cœur de sa mère.
– «Allô, tu m’entends mon frère ? Les médecins[8] disent qu’il n’y a rien à faire. Ne pleure pas.»
Ma mère a été la deuxième épouse[9] de mon père. Ils ont eu cinq enfants : trois filles et deux garçons.
Au divorce de mes parents, je devais avoir trois ans. Mon père a gardé les enfants.
Lorsque nous avons été arrachés à notre mère, elle avait senti qu’elle ne savait plus regarder[10] la lumière. Elle perdait la chaleur du cœur. Les feuilles s’étaient étiolées. Les branches s’étaient affaiblies. L’arbre était à l’agonie.[11] Mais il y avait encore la sève. Et lorsque la sève demeure, les feuilles renaissent, les branches se revitalisent et l’arbre, irrigué, renforce les racines et s’élève dans les cieux.
Par la Grâce du Généreux, elle a épousé son cousin[12] et ils ont eu quatre enfants : mes trois sœurs et mon frère.
Une semaine avant l’attaque cérébrale, ma mère avait quitté Tiddas[13] où elle vivait avec son fils,[14] mon frère, l’épouse de mon frère et leurs enfants. Elle s’était rendue à Khemisset[15] pour passer quelques jours avec ses filles.
Le vendredi soir, elle s’était endormie comme d’autres soirs.
Le samedi matin, ma sœur[16] l’a trouvée inconsciente.
Informées, mes autres soeurs[17] s’étaient empressées de faire le nécessaire pour qu’elle soit acheminée vers un établissement médical à Rabat.[18]
Mes sœurs me tenaient au courant. De mon côté, je téléphonais. J’ai eu une de mes soeurs[19] en région parisienne. J’ai eu aussi mon frère de Tiddas. Il était en route pour Rabat. Personne n’arrivait à joindre mon frère aîné.[20] Il n’a plus de téléphone. J’ai eu également un neveu qui m’a fait savoir que dans l’après-midi, les médecins allaient donner certaines informations.
Ma mère n’avait pas de salaire, pas de sécurité sociale, pas de mutuelle, pas d’allocation, pas de pension, pas de retraite, pas de compte en banque. Elle n’avait pas son permis et ne savait pas conduire. Elle n’avait jamais pris de train, de bateau, d’avion. Elle n’avait pas de cuisinière, pas de micro-ondes, pas de réfrigérateur, pas de congélateur, pas de lave vaisselle, pas de machine à laver, pas d’aspirateur, pas d’appareil ménager. Elle n’avait pas de chaîne Hi Fi, pas de disques, pas de téléphone, pas de télévision, pas de magnétoscope, pas de caméscope, pas d’appareil photo, pas d’ordinateur, pas d’internet. Elle ne savait pas lire et ne savait pas écrire.
Elle avait l’humilité, la présence, le sens de l’honneur, la générosité, la pudeur, la dignité, la noblesse.
La fidélité, la solidarité, l’hospitalité et autres faisaient partie d’elle-même.
Le pain qu’elle faisait, toujours partagé, avait le parfum du Don.
Il arrivait à ses yeux de se remplir de larmes. Des larmes de Miséricorde.
Elle s’exprimait en regards, en gestes, en silences, en paroles d’Amour.
Quand elle riait, son rire sentait l’aube de la Vie.[21]
Dans l’après-midi, une de mes sœurs m’avait rappelé :
– «Allô mon frère, les médecins nous autorisent à ramener notre mère chez elle. Ils ne peuvent rien faire.»
Affectée, mon épouse ne savait pas comment être avec moi.
Mes larmes coulaient et je pensais à Mohammad, Messager et Prophète sur lui la bénédiction et la paix.
À la fin de l’existence ici-bas de son fils Ibrahime[22] qu’ALLAH le bénisse, le père ne pouvait pas retenir ses larmes.[23] Il avait expliqué alors que si les hurlements et les lamentations sont à éviter en de pareilles circonstances, les larmes par contre peuvent couler.
Une Miséricorde du Généreux.
Au téléphone, ma belle-mère[24]essayait d’être présente. Sa sœur aussi.
Mes deux fils étaient avec moi. L’épouse[25] de l’un d’eux aussi.
Au moment de la prière que dirigeait mon fils aîné, debout, inclinés, prosternés, assis devant notre Maître, nos larmes, accompagnant nos récitations, invoquaient la Miséricorde.
Le temps fixé par ALLAH à ma mère dans l’espace ici-bas s’est achevé.
C’est le commencement de l’autre existence, celle de l’au-delà, la Vie éternelle.
J’invoque le Créateur pour qu’Il la couvre de Son Amour.
Je pleure son départ en pensant à tout ce que j’ai manqué, mais avec l’Espoir que ces larmes soient des larmes de Miséricorde, des larmes qui annoncent le Bonheur des retrouvailles ine cha ALLAH.
Le téléphone m’a servi aussi à être parmi ceux et celles qui s’activaient pour les préparatifs de l’enterrement et à y «participer».
– «Allô mon frère, nous quittons Rabat. Nous ramenons le corps de notre mère à Tiddas.»
L’ambulance.
La route.
«Voilà le paradis où je vivais autrefois : mer et montagne. Il y a de cela toute une vie. Avant la science, avant la civilisation et la conscience. Et peut-être y retournerai-je pour mourir en paix un jour...
Voilà le paradis où nous vivions autrefois : arbre de roc, la montagne plongeant abruptes ses racines dans les entrailles de la mer. La terre entière, humanité comprise, prenant source de vie dans l’eau. L’Océan montant à l’assaut du ciel le long de la falaise et, jusqu’aux cimes, le long des cèdres hérissés.
Un cheval blanc court et s’ébroue sur la plage. Mon cheval. Deux mouettes s’enlacent dans le ciel. Une vague vient du fond du passé et lente, dandinante, puissante, déferle. Explose et fait exploser les souvenirs comme autant de bulles d’écume.
Souffrance et amertume d’avoir tant lutté pour presque rien : pour être et pour avoir, faire et parfaire une existence – tout, oui tout est annihilé par la voix de la mer. Seule subsiste la gigantesque mélancolie de l’autrefois, quant tout était à commencer, tout à espérer. Naissance à soi et au monde.
Une vague vient par-dessus la première et fulgure. Etincelle et ruisselle d’une vie nouvelle, sans nombre, débordant par delà les rives du temps, de l’éternité à l’éternité d’autres vagues naissent et meurent, se couvrant et se renouvelant, ajoutant leur vie à la vie.
D’aussi loin qu’on les entende, toutes ont la même voix, répètent le même mot : paix, paix, paix...»[26]
L’ambulance.
La route.
Inconscient.
Blessé.
Traumatisé.
Amnésique en partie.[27]
Comment ai-je survécu ?
Pourquoi ?
«Inconscient», je m’entends invoquer l’Unique.
J’ai mis du temps avant de comprendre.
Avant de voir.
Comment ai-je fait pour m’aveugler à ce point ?
Qu’est-ce qui embrumait la vue de mon cœur ?
Qui a assombri le conscient personnel ?
Le conscient communautaire ?
Le conscient de ma Matrie ?[28]
Il pleut.
Je m’abreuve et m’irrigue de l’eau qui coule en moi. L’eau de la Source. Je ne réalisais pas qu’il me fallait veiller sur cette eau, l’offrande la plus précieuse, sous peine de la perdre, et sans être sûr de ne pas la perdre. Une coulée de Miséricorde que j’entretiens comme je peux, y compris avec mes larmes.
L’ambulance.
La route.
J’ai téléphoné à mon frère, à mes sœurs pour leur demander d’expliquer qu’il ne faut pas recourir aux hurlements et aux lamentations.
– «Allô mon frère, j’ai fait venir de Khemisset une femme pour la toilette du corps de notre mère. Elle sait ce qu’il faut faire. Pour la mise en terre, elle dit que certaines personnes tiennent à mettre le corps dans un cercueil simple, en bois ordinaire. Qu’est-ce qu’on fait ?»
– «Dans le lieu où notre mère va être enterrée, personne n’impose le cercueil. Mettez son corps dans sa tombe en linceul, sans cercueil.»
–«D’accord.»[29]
J’avais assez régulièrement ma mère au téléphone[30]. Il m’arrivait de lui donner certaines précisions relatives à notre Foi. Lorsque le jeûne par exemple pouvait être préjudiciable à sa santé parce qu’elle n’avait plus la force physique de jeûner pendant le mois de ramadane,[31] elle était préoccupée. Je lui rappelais alors qu’il n’y a pas de contrainte en Islam et qu’ALLAH dans Sa Générosité dispense du jeûne les croyants et les croyantes qui ne sont pas en mesure de jeûner.[32]
Pour cette dispense, je n’oubliais pas de l’inviter à offrir, pour chaque jour du mois de ramadane, à une personne dans le besoin, un repas le soir ou l’équivalent de ce repas en argent.[33]
S’agissant de la prière, lorsqu’elle avait du mal à utiliser l’eau pour faire ses ablutions, je lui rappelais qu’elle pouvait recourir aux ablutions dites pulvérales,[34] et qu’elle pouvait prier assise ou allongée si son état ne lui permettait pas de faire autrement.
– «D’accord.»
Le lendemain matin, j’ai repris le téléphone.
La toilette du corps de ma mère était en cours.
Des mots se mettaient en mouvement. Faisaient voler en éclats des illusions. Gommaient des chimères. Regagnaient le cœur, puis se répandaient dans tout l’être.
Recevoir.
Donner.
Le Paradis est sous les pas des mères.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Comprendre le hennissement des chevaux. Marcher au rythme de leur galop.
Retrouver la force de l’enfance.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
S’abreuver à la Source. S’irriguer. Atteindre l’équilibre. L’harmonie.
Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?
Une de mes sœurs de la région parisienne est arrivée dans la matinée pour être avec moi.
En route pour Tiddas, la dernière épouse de mon père m’avait fait savoir que celui-ci n’avait pas la force d’effectuer le déplacement pour assister à l’enterrement. Savait-il ce qui se passait ?[35] Elle m’avait appris aussi qu’elle s’était rendue chez mon frère aîné[36]pour l’informer.
Un peu plus tard, j’avais appris que la toilette était terminée.et que le corps était prêt pour l’enterrement.
– «Des personnes ont dit à mon frère de rester, après l’enterrement, prés de la tombe, pour réciter un peu de Qoraane[37]et continuer les invocations pour notre mère, qu’est-ce qu’on fait ? »
– «Mon frère peut suivre ce qui a été dit par ces personnes.»
– «D’accord.»
Vers la fin de cet échange avec ma sœur, une voix avait retenti. Un récitant du Qoraane. Les paroles du Message. L’Immense Offrande.
Cette voix c’était «la nostalgie douloureuse et sereine à la fois de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles et athées, de par la Toute Miséricorde de Dieu.»[38]
Des larmes affluaient comme des marées. Des images aussi.
Égarements, errements, confusions, manque de discernement.
Les saisons ont succédé aux saisons.
Je sais de Source Sûre d’où je viens, où je vais et je voudrais tant faire marche arrière pour refaire autrement certaines choses.
J’aimerais tant faire ce qui me vient d’avant que je ne sois.
J’aimerais tant que mes larmes, comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour rafraîchir les racines de l’arbre, irriguent encore et encore les graines pour que germent les fleurs de mon cœur.
J’aimerais tant faire entendre le murmure de l’eau qui nous rappelle que nous sommes à ALLAH et qu’à Lui nous retournons.[39]
– «Allô mon oncle, nous sommes en route pour le cimetière.»[40]

ALLAH AKBAR.[41]

Autrefois, j’ai participé à l’enterrement d’une femme. J’étais de ceux qui portaient le corps.
Nous voilà Seigneur, avec nos larmes et nos invocations. Nous espérons en Ta Clémence et en Ta Miséricorde pour celle dont le corps rejoint sa tombe et pour nous qui allons la suivre lorsque Tu l’auras décidé.

TU ES CELUI QUI DÉCIDE DE TOUT.

J’ai eu des contacts avec des frères, des sœurs, des neveux, des nièces, des beaux-frères, des belles-sœurs, des beaux-pères et autres parents.[42] Des personnes du Maroc, de France, d’Angleterre, d’Italie.
Après des échanges téléphoniques avec la cousine de mon épouse et son mari à Turin,[43]ce dernier m’a adressé un texte[44]où il disait entres autres :
«Quand une maman termine son chemin, tant de souvenirs reviennent en mémoire. Moments de bonheur, de douceur, de douleur. L’amour qui continuera à unir le cœur de la mère et celui des enfants se renouvelle.»
Un de mes fils m’a envoyé[45] ces mots de Henri MERTZ :
«Mains maternelles. Mains merveilleuses ! Ne se reposent jamais, ne refusent jamais, peinent, agissent jusqu'à la fin : Encore à la tombe elles bénissent.»
Presque au même moment où une de mes sœurs de la région parisienne apprenait que le temps fixé par ALLAH à ma mère dans l’espace ici-bas s’était achevé, un père lui téléphonait pour lui faire savoir que son épouse venait d’accoucher d’une fille.

GLOIRE À ALLAH.


BOUAZZA


[1] Assabr, ssbr (le «r» roulé).
[2] Albahr alabyad almoutawassite (le «r» roulé), la mer blanche intermédiaire.
[3] Almaghrib, Lmghrib le «r» roulé).
[4] J’ai recours au calendrier dit «Grégorien» au lieu du calendrier lunaire pour faciliter la compréhension aux lecteurs et aux lectrices, car le calendrier dit «Grégorien» est imposé pratiquement partout, y compris parmi ceux et celles qui autrefois ne subissaient pas cette contrainte et appliquaient le calendrier lunaire.
Un jour ine cha ALLAH, le calendrier lunaire retrouvera sa place.
[5] Driss Chraïbi, L’Homme du Livre, Balland-Eddif (Eddif, Maroc 1994, Balland, France 1995), P.85.
[6] Texte sur internet intitulé «Metis-sage», daté du mois d’avril 2006.
[7] Mon âge en arrivant en France (à l’époque, la majorité était à vingt et un ans).
[8] Les médecins soignent et ALLAH guérit.
[9] La première épouse a quitté ce monde il y a une quarantaine d’années. Elle a eu deux enfants avec mon père : mon frère aîné et ma sœur dont l’existence ici-bas s’est arrêtée en 1970, année de mon arrivée en France.
Après son divorce, cette première épouse s’était remariée et a eu un garçon que je voyais, ainsi que sa mère et son père, lorsque j’étais au Maroc.
[10] Les souvenirs de cette époque faisaient que parfois son regard avait «quelque chose» qui n’était pas simple à définir. Il m’arrive aussi d’avoir dans le regard «quelque chose» qui n’est pas simple à définir.
[11] Parfois, les agissements de certains membres d’une famille, peuvent briser et détruire celle-ci. Comment alors soigner la maladie et espérer que ces personnes obtiennent la guérison ?
[12] Il a quitté l’existence ici-bas en 1994.
[13] S’écrit aussi Tedders.
[14] Le deuxième enfant de son deuxième mariage.
[15] Lkhmiçate.
[16] La fille aînée de son deuxième mariage.
[17] De son premier mariage.
[18] Arribate, rrbate (le «r» roulé).
[19] Issue du troisième mariage de mon père. Mariage qui a vu la naissance de huit enfants : cinq garçons et trois filles. Deux garçons et deux filles sont installés en France (un troisième garçon y était aussi, avant de retourner au Maroc il y a quelques années).
En dehors de cette sœur avec laquelle j’ai réussi à renouer des contacts assez suivis, les contacts avec les autres ont été perdus ou sont très rares. J’invoque ALLAH pour qu’Il nous éclaire et nous guide.
[20] Premier enfant du premier mariage de mon père.
[21] J’ai une photo, à côté de mon lit, que je regarde avant de m’endormir. Une photo de ma mère, jeune, enceinte de moi, debout à côté de mon père qui tient ma sœur dans ses bras. (C’est cette sœur, de deux ans mon aînée, qui m’a envoyé cette photo).
[22] Le «r» roulé.
[23] Peut-on verser des larmes lorsque Le Tout Puissant décide de mettre fin à l’existence ici-bas ?
[24] Cette femme qui n’avait pas dix-sept ans au divorce de ma mère, a fait ce qu’elle a pu pour m’élever et me transmettre ce qu’elle jugeait important.
Dans les années quatre vingt, à son tour, elle a été quittée par mon père alors âgé de plus de soixante ans, qui s’était remariée avec une femme qui n’avait pas trente ans. Ce remariage a vu la naissance de deux enfants : une sœur et un frère.
[25] Le mariage a eu lieu le vendredi 2 mai 2008.
[26] Driss Chraïbi, La Civilisation ma Mère !..., Paris, éditions Denoël, 1972, P.13-14.
[27] J’ai eu un accident de la route en France en 1972.
[28] Oumma, communauté.
[29] ALLAH bénit les personnes qui écoutent et suivent ce qu’il y a de mieux.
[30] Au départ nous passions par des cabines téléphoniques publiques et par la suite, je la contactais sur le téléphone portable de mon frère à Tiddas. Je la faisais rire en lui disant parfois qu’elle était très douée pour l’utilisation du téléphone portable. Je regrette de ne pas l’avoir appelée tous les jours et même plusieurs fois par jour.
[31] Ramadan.
[32] Se reporter à la documentation relative au jeûne en Islam.
[33] En dépit de ses moyens matériels limités, elle pouvait s’acquitter de cela.
[34] Attayammoume. Ablutions dites sèches. On y a recours, entres autres, lorsqu’il y a une incapacité à utiliser l’eau. On se passe les mains sur le visage et sur les mains après avoir posé ces dernières sur la terre, sur une roche, sur une pierre ou s’être servi d’un galet à la manière d’une savonnette. Cela remplace donc le recours à l’eau pour les ablutions mineures et les ablutions majeures.
Se reporter aux divers documents concernant ces différents points.
[35] Lorsque je l’ai eu au téléphone plus tard, j’ai pu me rendre compte que ses problèmes de mémoire ne s’étaient pas amoindris et qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Que sait-il encore de moi ?
[36] Depuis de nombreuses années, les contacts entre divers membres de la famille sont réduits, rompus, voire inexistants dans certains cas. Qu’ALLAH nous éclaire et nous guide.
[37] Coran.
[38] Driss Chraïbi, Succession ouverte, Paris, éditions Denoël, 1962, P.78.
[39] INNA LILLAH WA INNA ILAYHI RAJIٰOUNE (le «r» roulé).
[40] Cimetière dit tanoualte (nouala, la hutte) à trois ou quatre kilomètres du centre de Tiddas. Cimetière où sont enterrés l’époux de ma mère, deux oncles maternels et d’autres croyants et croyantes qu’ALLAH les couvre de Sa Miséricorde.
[41] ALLAH EST PLUS GRAND, ALLAH EST LE PLUS GRAND.
[42] Avec certains et certaines, je n’avais plus de contacts depuis longtemps. Qu’ALLAH nous éclaire et nous guide.
[43] En Italie.
[44] Texto sur le téléphone portable, S.M.S (Short Message Service).
[45] Par «e-mail» («mel», «courriel», courrier électronique, message envoyé sur internet).

vendredi 4 juillet 2008

LÀ-BAS ET ICI.




Par un appel téléphonique, une de mes sœurs apprend que le temps fixé par ALLAH à ma mère dans l’espace ici-bas s’est achevé le samedi 28 juin 2008.
À peine a-t-elle raccroché qu’un père lui téléphone pour lui faire savoir que son épouse venait tout juste d’accoucher d’une fille.
Gloire au Créateur.



BOUAZZA