dimanche 25 mai 2008

DISCERNEMENT.




J’avance à travers les épreuves, avec le soutien du Créateur.
«J’ai craché sur leur dieu-trahison, dieu-imposture, dieu-escroquerie, dieu-duperie, dieu-artifice, dieu-simulacre, dieu-souillure, dieu-corruption, dieu-hypocrisie, dieu-ignorance, dieu-conjecture, dieu-débauche, dieu-vanité, dieu-mensonge, dieu-usure, dieu-marché, dieu-intérêt, dieu-profit, dieu-banque, dieu-bourse, dieu-argent.
J’ai proclamé la mort de leur dieu».[1]
Les croyants et les croyantes ont affronté, affrontent et affronteront la mesquinerie, l’hostilité, la falsification, la mystification, la machination, le mépris, le dédain, la moquerie, l’insulte, la calomnie, la vexation, l’outrage, l’abaissement, l’infamie, le mensonge, le faux, l’injustice, le cynisme, l’exclusion, la marginalisation, l’humiliation, le rejet, la menace, la rancune, la supercherie, la tromperie, la perfidie, la trahison, l’arrogance, la traque, l’abus, le vol, le pillage, l’exploitation, la persécution, la haine, la violence, l’agression, la tyrannie, la férocité, la répression, l’oppression, la torture, l’expulsion, la déportation, la démolition, l’enfermement, le viol, la destruction, la terreur, l’horreur, le massacre, le meurtre.
Toutes ces épreuves n’ont pas fait, ne font pas et ne feront pas disparaître le Témoignage qui a continué, continue et continuera au-delà du temps et de l’espace.
Les systèmes des États dits développés – États dominants[2]– ont mobilisé, mobilisent et mobiliseront des moyens, toujours plus impressionnants, contre différentes populations à travers le monde.
Pour combattre l’Islam, ils continuent comme avant et continueront à saisir n’importe quelle occasion à cet effet.
La désagrégation est entretenue, le désarroi répandu, le déséquilibre soutenu, l’harmonie mutilée, la mémoire infectée, la décomposition alimentée.
Les États dits sous-développés – États subalternes[3] – sont aux ordres.
Ce processus n’est pas prêt de prendre fin. C’est un virus qui propage partout les germes de la contamination.
Les États dits sous-développés, les exécutants,[4] dont font partie les États dits «musulmans»,[5] ont pour mission première d’appliquer ce qu’exigent les États dits développés, les dominants. Lorsque les subalternes ont des déficiences dans l’accomplissement de cette mission et que les intérêts que représentent les dominants[6] sont menacés, ces derniers procèdent à des restructurations et à des sanctions.
Les croyants et les croyantes avancent à travers les épreuves avec le soutien du Créateur.
Ils savent qui ils sont. Ils savent d’où ils viennent. Ils savent où ils vont.
Depuis toujours.
Le matin se lève au rythme qui lui est fixé.
Un arc-en-ciel caresse des mères qui n’oublient pas que le Paradis est sous leurs pieds.
Des personnes se dirigent vers des corps déposés pour une prière avant l’enterrement.
La voix d’un homme retentit.
«Ce qu’il chanta [...] c’était la fin de nos maux et de nos pauvres petits problèmes, la nostalgie douloureuse et sereine à la fois de cette autre vie qui était la nôtre et vers laquelle nous étions destinés à retourner tous, vainqueurs et vaincus, accomplis ou à l’état larvaire, fidèles et athées, de par la Toute Miséricorde de Dieu. C’était cela qu’il y avait dans la voix de cet homme qui chantait. [...]. Quand il arrivait à la fin d’un verset, il marquait une pause –et cela était ainsi : une explosion de ferveur. Et, tant qu’il chantait, c’était ainsi : un désert où un homme chantait sa foi. Et la voix modulait, montait, changeait de registre, devenait tragique, devenait un élan, puis tombait sur nos têtes comme un vol de mouette, légère et paisible, presque un souffle. [...]. La paix, la vérité de toujours étaient en lui, dans sa voix – alors que tout croulait autour de lui et sur les continents.»[7]
La Résistance continue.
Elle continuera jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
La Marche se poursuit.
L’Islam ne meurt jamais, n’en déplaise à ceux et à celles qui se sont acharnés, qui s’acharnent et qui s’acharneront contre la Parure de la Piété.



BOUAZZA





[1] Texte daté de 1992.
[2] Hiérarchiques à des degrés divers, selon une graduation liée aux intérêts qu’ils ont la charge de défendre.
[3] États supplétifs, subordonnés avec plus ou moins de zèle, de soumission, de servilité, de marge de manœuvre, de réticence et autres dans l’exécution des ordres des États dominants.
[4] Dans leurs fonctions, ils restent très attachés à la débauche, à la corruption, aux tortures, aux crimes et autres.
[5] Qui n’ont rien à voir avec l’Islam.
[6] Qui sont toutefois soumis par ceux et celles dont ils représentent les intérêts à des obligations qui, lorsqu’elles ne sont pas remplies, entraînent des modifications, dites «changement», «alternance», «cohabitation», et autres.
[7] Driss Chraïbi, succession ouverte, Paris, Denoël, 1962, p. 78, 79, 80.

lundi 12 mai 2008

REPENTIR.





À une étape de son cheminement, une personne se souvient et cherche à entendre les nouveaux battements de son cœur :
«J’invoque le Créateur pour qu’Il m’accorde Son Pardon, Sa Miséricorde et me remplisse du Message.
Je refusais de reconnaître que tout ce qui comptait pour moi était de paraître, d’attirer l’attention, d’être le centre d’intérêt.
Je voulais tout réduire à moi-même.
Je cédais à n’importe quoi pour les flatteries.
Je ne voyais que mon nombril.
J’inversais les rôles afin de m’attribuer ce qui gonflait mon ego déjà démesuré.
Je ne savais pas me taire pour écouter, voir, réfléchir.
Je parlais fort. À tort et à travers.
Je m’imposais parfois le silence, mais pour faire céder quelqu’un à mes caprices.
Je me complaisais dans la confusion, dans les penchants désordonnés, dans les approches émiettées, dans l’erreur.
Je vivais mal le moindre reproche, n’acceptais pas de remarque et ne supportais pas que quelque chose me soit refusée.
Je mettais un acharnement pathologique à entretenir mon entêtement et mon hystérie.
Je cachais, dissimulais, camouflais, travestissais, déguisais, pervertissais, enfouissais, trichais et recourais à d’autres pratiques condamnables.
J’utilisais divers moyens pour trahir la confiance et tromper sans me soucier des conséquences, et en éprouvant des satisfactions malsaines.
Je nourrissais de l’animosité et de la rancune contre tout ce qui me contrariait.
J’agissais par pulsions. Par impulsions.
J’étais dans les ténèbres.
Dans l’ignorance[1].
J’allais vers le chaos, comme ceux et celles qui se ruent vers l’échec en pensant atteindre le succès.
Puis le temps s’est écoulé.
Et l’espace a défilé.
Maintenant je comprends que le Maître des Univers ne change ce qu’il y a en une personne, que lorsque celle-ci change ce qu’il y a en elle.
Je réalise que le plus grand combat[2] est celui que mènent les croyants et les croyantes en faisant ce qu’ils peuvent pour être couverts de la Parure de la Piété.
J’apprends à Aimer.
Aimer à retrouver la Raison.»
Saisir le Sens.
Renforcer le Lien.
Savez-vous ce que sont le Sens et le Lien ?
Et qui vous dira jamais ce que sont le Sens et le Lien ?



BOUAZZA

[1] Aljahl.
[2] Aljihad alakbar (le «r» roulé).